Martine Wijckaert

http://www.martine-wijckaert.be

Née à Bruges, le 27 août 1952 ; d’une mère brugeoise et d’un père gantois. Famille flamande de tradition catholique mais non pratiquante. Etudes en français qui devient dès lors la langue de la pensée et du travail. Humanités gréco-latines jusqu’en 1970. De 1970 à 1974 : études à l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle. Fonde le Théâtre de la Balsamine en 1974 et y démarre son travail de metteur en scène; dès 1980, installation de la Balsamine dans les friches des anciennes Casernes Dailly à Bruxelles. Dirige le Théâtre de la Balsamine jusqu’en 1994 ; après cette date, y demeure artiste associée. Depuis 1980 : enseigne à l’INSAS.

Chemin artistique

Le parcours artistique de Martine Wijckaert s’est construit loin des théâtres, selon le principe du nomadisme urbain, sur des sites naturels bruts qui ont façonné un mode d’écriture théâtrale propre où c’est l’espace qui est dramaturgie.

La matière a donc fondé sa façon de faire de même que l’incidence directe de la lumière naturelle sur le cours de la représentation.

La découverte de la friche de la Caserne Dailly développe ce goût en permettant l’exploitation d’un site brut au titre de décor naturel mouvant.

L’intervention sur les lieux se précise insensiblement et développe une esthétique plus radicale qui, cette fois, s’aventure également dans l’écriture scénique propre, selon des partitions entièrement dessinées pour la scène.

Rencontre avec la scénographe Valérie Jung. Cette collaboration, qui n’a jamais cessé, aura, au fil du vécu, généré un type bien particulier d’écriture scénique quasi commune : la frontière entre l’écrit et la plastique s’est peu à peu évaporée. L’esthétique qui s’est ainsi développée va déboucher sur un désir d’écrire selon sa propre réalité mouvante et de faire de certains aspects emblématiques du vécu de la matière fictionnelle.

Dès lors, c’est tout en continuant d’entretenir un rapport singulier avec l’espace, qu’un projet global d’écriture a vu le jour, sans volontarisme, cependant que sous-tendu par une thématique d’observation du quotidien mis en perspective. Le tissu émotionnel humain placé dans un réseau d’expérimentation physique de la matière a ainsi contribué à la confection d’une série de nouveaux spectacles, élaborés en story-boards et qui sont pour la plupart des actes muets.

Commence alors un cycle d’écriture au sens premier du terme. La matière, l’espace conduisent à la question du temps qui les enserre et les façonne. C’est désormais du temps et de sa perception dont il sera fait matière. Et partant, des questions relatives à la place, la légitimité et l’inscription dans un mouvement historique.

Il y a désormais incursion de la parole au titre de turbulence au fil de laquelle se déploie une série d’(auto)portraits controversés, en reconstruction permanente et à la recherche de la trace du dernier lieu afin de poursuivre selon la dynamique d’une mise en abîme perpétuellement en devenir.

L’acteur, vieillissant au même rythme que l’écriture, est désormais le centre du processus.

Spectacles

1974
"Fastes d'enfer" de Michel de Ghelderode.
1976
"Yanulka, fille de Fizdejko" de Stanislas Witkiewicz.
1977
"Pas de deux" de Hugo Claus.
1978
"Hop signor" de Michel de Ghelderode.
1980
"Léopold II" de Hugo Claus.
1981
"La pilule verte", adaptation libre des "Grâces et Epouvantails" de Stanislas Witkiewicz.
1982 
"L'inauguration" de Martine Wijckaert.
1984 
"Est-ce que tu dors" de Martine Wijckaert.
1986 
"Roméo et Juliette", adaptation libre de « Roméo et Juliette » de William Shakespeare.
1987 
"La théorie du mouchoir", de Martine Wijckaert.Festival de Bergen (Norvège)
1988 
"Interlude" de Martine Wijckaert.
1988 
"La serre", création collective pour deux acteurs et huit metteurs en scène (au Nieuwpoort à Gand).
1989 
"Le plus heureux des trois" de Eugène Labiche.
1991 
"Les chutes du Niagara", de Martine Wijckaert.
1992 
"La Mère" de Witkiewicz.
1993 
"Mlle Julie" de Strindberg.
« La Guenon Captive », de Martine Wijckaert.
1995 
« Nature Morte », de Martine Wijckaert.
Festival de Poznan (Pologne)
1998 
« Et de toutes mes terres rien de me reste que la longueur de mon corps », adaptation d’après « Richard II », « Henry IV », « Henry V », « Henry VI »,

« Richard III » de W. Shakespeare KunstenFestivaldesArts – Festival d’Avignon

2001 
« Ouvrir la maison » Evénement de réouverture de la Balsamine conçu et réalisé par Valérie Jung et Martine Wijckaert.
2002 
« Ce qui est en train de se dire » de Martine Wijckaert
2005 
« Table des matières » de Martine Wijckaert
2008 
« Le Territoire » de Martine Wijckaert
2010 
« Wijckaert, un interlude » de Martine Wijckaert
2011 
écriture de « Trilogie de l’enfer »

Écriture

  • « La pilule verte », d’après Witkiewicz, réécriture scénaristique
  • « L’Inauguration », écriture scénique
  • « Est-ce que tu dors », composition scénique
  • « Roméo et Juliette », d’après Shakespeare, réécriture sur 25 vers
  • « La théorie du mouchoir », partition
  • « Interlude », écriture scénique
  • « Les chutes du Niagara », partition
  • « La guenon captive », pièce pour femme seule
  • « Nature Morte », composition scénique
  • « Et de toutes mes terres rien ne me reste que la longueur de mon corps », d’après la double tétralogie des Rois de Shakespeare, réécriture scénaristique
  • première trilogie : «  Table des Matières, récit »
  • « Ce qui est en train de se dire »
  • « Table des Matières »
  • « Le Territoire »
  • « Wijckaert, un interlude », pièce
  • deuxième trilogie : « Trilogie de l’enfer »
  • « en dessous de l’enfer, l’amour »
  • « l’enfer, l’alcool »
  • « au dessus de l’enfer, la guerre »

Bibliographie

  • « Table des Matières, récit » - publié chez l’Une et l’Autre (Sens et Tonka)
  • « Trilogie de l’enfer » - publié chez l’Une et l’Autre (Sens et Tonka)
  • à rechercher et à mentionner : divers articles dans Scènes entre autres et ailleurs

Prix

1992 
Prix SACD
1995 
« Nature Morte » - Prix meilleure scénographie
2005 
« Table des matières » - Prix meilleure réalisation
2008 
« Table des Matières-récit » - Prix Communauté française de la première œuvre publiée. Sélectionné par la Convention *Théâtrale Européenne au titre de meilleure pièce belge francophone.