Le banquet dans les bois ou une histoire de Titus et de comme il vous plaira

À partir de Titus Andronicus et de Comme il vous plaira de William Shakespeare

Sabine Durand

Le banquet dans les bois-Galerie photo

date
du 20 au 31 mars 2012 à 20h30
lieu
Amphithéâtre
relâche
le dimanche et le lundi
création

Concert Roger Atikpo, le 24 mars à 23H

(:googleplusone size=medium count=n:) (:fblike:) Réserver pour le banquet

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L'escalier
© Hichem Dahes

Pour parler du travail de Sabine Durand, nous rejoindrons cette définition «d’identité inscrite dans la nuit des temps»; pour autant, elle n’est pas la porteuse d’un genre, plutôt hostile même à l’idée d’un système. Dès lors, elle brouille les distinctions entre écriture et réécriture, les repères sexuels, sociaux et théâtraux tout en passant d’un genre à l’autre au sein d’une même théâtralité, d’une sombre comédie à une tragédie burlesque. Chez elle le texte n’est jamais doctrinaire, il est matière d’écriture scénique. Il s’offre au remodelage contemporain.

Au sujet de sa pratique:

Ma pratique du théâtre n’est accompagnée d’aucune évidence que je puisse formuler de manière solide et certaine.
Je sais simplement que cette pratique est sans raisons et qu’elle trouve là sa raison d’être.
Je sais aussi que cette absence de raisons ne me laisse jamais tranquille.
Je crois que c’est la raison pour laquelle les spectacles que je fais sont des spectacles qui ont le théâtre pour objet.
Je crois aussi que c’est la raison pour laquelle je travaille avec des textes classiques.
Ils me permettent de tenir le théâtre en vanité.
Travailler avec des textes classiques, c’est pour moi comme de vouloir peindre la peinture.
Et de vouloir peindre de manière figurative une peinture qui, elle, ne l’est pas.
Il ne s’agit pas de monter des textes mais de représenter ce qu’ils représentent.
Et de le faire sans raisons apparentes.


Au sujet de sa matière:

Au mois de mars 2012, je vais présenter un travail conçu à partir de deux pièces de Shakespeare: la comédie Comme il vous plaira et la tragédie Titus Andronicus.
Dans Titus Andronicus, Titus, le père de celle dont je fais mon héroïne, est invincible par les armes. À Rome, il est inattaquable dans son honneur et dans sa loyauté.
Il sera vaincu cependant dans la chair de sa chair. Dans la virginité de sa fille, Lavinia, violée et mutilée en forêt. {}De Titus Andronicus, je ne garde que ce bref motif: la fleur de Lavinia comme talon d’Achille de la puissance de Titus.
Ce bref motif, je souhaite comme l’inoculer dans la plaisante et vaste forêt d’Arden de Comme il vous plaira.
La forêt d’Arden, c’est la terre d’exil du père de ma seconde héroïne de comédie, Rosalinde.
Dans cette forêt, le père est tout à la fois libre et subjugué. Il ne règne sur rien, sinon sur les arbres saisis par le froid et sur les biches qu’il tue et mange. Ce domaine de grand exil devient, dès l’arrivée de la chair de sa chair déguisée en homme, le vrai lieu de toutes sortes d’amours de théâtre.
Je propose ce projet car j’ai envie de mettre en scène les fantasmes et les chimères de l’amour et du désir. Je souhaite également poursuivre plus avant un travail d’écriture personnel à partir d’Å“uvres qui, pour une raison ou pour une autre, sont les pierres angulaires d’un imaginaire collectif.
C’est la première fois que je vais faire se rencontrer deux pièces différentes sur un même plateau, et cette proposition va me demander une plus grande implication personnelle dans la mise en écriture de l’écriture d’un auteur.
Quant à l’envie d’inoculer un motif tragique extérieur dans la forêt de Comme il vous plaira c’est, nonobstant les corrélations motivées que je peux faire entre ces deux pièces, une envie un peu plus expérimentale dans ce sens où elle ne procède pas, en premier lieu, d’une idée ou d’une dramaturgie verrouillée mais, aussi, d’un désir disons «plus hasardeux» de voir ce que cela va donner…
Bref entretien
Sabine Durand

Conception et mise en scène
Sabine Durand
Assistanat
Alessandro de Pascale
Accompagnement dramaturgique
Martine Wijckaert
Stagiaire à la mise en scène
Salvatore Calcagno


Avec
Roger Atikpo, Céline Beigbeder, Jean Debefve, Guylène Olivares, Claude Schmitz, Thibaut Wenger, Martine Wijckaert, Jean-François Wolff


Scénographie et costumes
Marie Szersnovicz
En collaboration avec
Aline Breucker
Stagiaire à la scénographie
Inès Day
Création lumière
Florent Jacob
Construction
Koen Raes
Peinture
Geneviève Periat


Trompe l'oeil
Béatrice Massinger

Une production de la Six-65 Compagnie en coproduction avec la Balsamine, avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service du Théâtre. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National (France) et le soutien du WBTD (aide à la diffusion).