Détails des lectures du Master Ecriture





> LA BELLE FILLE DE SALIN de Claudia Bruno



Trois êtres dans un no-man's land qui jouent à l’être humain. Une vieille femme les guide. Le but ? Retrouver leur humanité. Traumatisés de guerre, ils ont tout oublié de leurs vies passées. Jouer à l’être Humain pour se retrouver, par le biais des sensations. A l'instar de la madeleine de Proust, il suffit d'une étincelle pour que l'histoire revienne. Plus le souvenir est mauvais, plus il a été enfoui profondément, plus le retrouver fait mal. Choc intense, faire la paix avec soi-même, pardonner, se pardonner pour pouvoir partir, avancer.



> L'EMBUSCADE de Marie Collet


Une usine de munitions, des ouvrières qui travaillent au milieu des obus. Elles discutent malgré le bruit des machines et une cadence de travail éprouvante. Leurs journées sont rythmées par l'attente et l'angoisse. L'attente d'une lettre arrivée du front. L'angoisse qu'on leur annonce la mort de leur mari, frère ou fils partis se battre dans les tranchées. L'arrivée d'un nouvel ouvrier attise les tensions au sein de l'atelier. Les mains fines, bien vêtu, l'apparence efféminée, il est aussitôt suspecté d'être un embusqué, un de ces hommes qui a fait jouer ses relations pour rester à l'arrière. La guerre s'immisce alors dans l'atelier. Une guerre qui oppose les ouvrières à celui qu'elles détestent autant qu'elles l'envient pour avoir échappé au cauchemar des tranchées. La rumeur gronde dans l'atelier. Pendant que le nouveau venu répare une machine, la discussion s'engage. Un sentiment d'injustice affleure, avec, en germe, le besoin de faire payer celui qui vit pendant que les autres meurent...



> DICKE BERTHA de Thymios Fountas


Dicke Bertha, énorme DJ berlinoise, machine de guerre de la scène électro, mixe dans une soirée où les morceaux d'un corps explosé se tortillent, se collent, s'entrechoquent. Au milieu de cette danse jaillissent en mots le désir, le manque, la solitude, l'angoisse, le rêve, l'obsession d'individus incomplets en mal d'être entier. Sorte de poème dramatique où la parole est beat et l'imaginaire terrain-vague, Dicke Bertha tend et distord le lien entre aujourd'hui et l'hier de cette guerre d'une autre jeunesse.



> BLEU DE PRUSSE d'Elvire Muñoz


Première Guerre mondiale ; un immeuble parisien. La polyphonie des discours, qui s’enchevêtrent par-delà les étages, et le chœur formé par ce tribunal de voisins, qui jugent et condamnent la domestique allemande, cristallisent le problème de la nationalité malvenue dans un contexte de tensions sociales et idéologiques.



> ICI, L'AILLEURS de Lucile Pétrement


La pièce se déroule dans un hôpital psychiatrique pendant la guerre 1914-1918. Les frontières entre réalité et fiction sont poreuses et les délimitations entre folie et normalité sont mises en jeu. Louis et Joseph mènent cette fin de partie. L’un a déraillé, l’autre a déserté. Ils se retrouvent enfin. Chacun a désormais un rôle à défendre. Mais Louis, le guerrier, ne veut plus jouer. Que reste t-il à transcender ? Une humanité passée au crible des électrochocs.



> PRÉLUDE AU LAVAGE D'UN TAPIS ROUGE de Bastien Deleixhe


"Prélude au lavage d'un tapis rouge" s'articule autour d'une frontière double : entre la famille et son personnel d'une part, entre les dirigeants et les soldats, d'autre part. Prisonniers d'une société où chacun se révèle victime de l'autre, la guerre n'est ici que l'instrument par lequel les fractures multiples de la société apparaissent. Que le ton comique entend souligner. En août 1914, la mobilisation générale est déclarée. Le destin d'une famille est fauché. Pour les membres de cette dernière, une seule question se pose : mourir, certes, mais quand ? En ces temps où le rapport à la mort est banalisé à l'excès parce que devenue ordinaire, la pièce se propose de vivre tambour battant le destin d'une famille française pour qui la vie se doit d'être extraordinaire, pour qui le choix de sa mort vaut toutes les grandes guerres...