"Le collectif Yes Igor est né des amours incestueuses entre la musique instrumentale et l'envie (folle) de faire autre chose que des concerts: des spectacles à mi-chemin entre l'art et le cochon, des "shows" mijotés dans une arrière cuisine où se seraient réunis les Monthy Pythons, Tex Avery, Pierre Desproges et quelques autres qui manient le "non-sense" comme d'autres l'archet. Après un Enterrement de première classe, celui de Spike Jones (en 2005), le collectif Yes Igor s'est ensuite attelé à redonner à la guitare ses lettres de noblesse dans un Combat épique et imprévisible (2008) - tout ce que vous n'avez jamais pensé faire avec une guitare, ils le faisaient avec le plus grand sérieux scientifique, une version à cordes des Experts matinée de l'énérgie d'un cartoon. Ces agitateurs auraient pu s'en tenir là, quelque peu découragés par leur place décidément marginale sur le dur marché des arts (très) vivants ("Mais c'est quoi ce que vous faites ? des concerts ? - Oui et non. - Du théâtre ? -Oui et non, etc..."). Mais c'est justement dans ce refus de se conformer à un format ou une école que le collectif Yes Igor est à la fois une source d'étonnement et de ravissement, une source de jouissance communicative à être toujours contre-tendance et plus que jamais "dans le coup". Leur prochaine "expérience" dédiée au play-back devrait confirmer leur penchant pour les univers loufoques et ce savoir-faire qu'ils ont mis en pratique lors des années passées: faire rire sans jamais se moquer, être au plus juste sans avoir l'air d'y toucher".