Matthieu Ferry

Né en France en 1974, Matthieu Ferry est diplômé de l’ENSATT en section lumière depuis 1999.

Dans le cadre de l’école il a travaillé avec Pierre Pradinas, François Rancillac, Michel Raskine. Eclairagiste, il a travaillé notamment avec Claudia Stavisky, Joël Pommerat, Jacques Falguières, Véronique Vidocq, Martine Waniowsky, Bérangère Vantusso, Claude Baqué, Guy Lumbroso, Philippe Labaune. Il conçoit son premier décor avec pour un oui ou pour un non mise en scène Philippe Carbonneau, avec Emmanuelle Laborit, spectacle en langue des signes.

Il travaille au théâtre en croisant de temps en temps des expériences à l’Opéra, avec Antoine Campo (L’Histoire du soldat), Marjorie Evesque (Lynch), Emmanuel Houzé (Agatha), Guy Lumbroso (Dom Juan, Liliom, roberto Zucco), Florence Meier (Les Troyennes), Serge Tranvouez (Les Elégies de Duino, Katherine Barker) dans diverses institutions théâtrales.

Il lie sa formation vidéo à son travail scénique dans les spectacles de Philippe Labaune (Prigent, La Princesse blanche, Et jamais nous ne serons séparés, …)et de Claude Baqué (Bobby Fisher vit à Passadena, Septembre Blanc, Anatole),…

Il oriente son travail de la lumière vers une écriture en partition et improvisation en direct.

Il travaille avec Alexis Forestier (Purgatory Party, Divine Party) autour du theatre concert, la Cie UNTM (MC2, Minimal Connotatif) Gaël Leveugle, avec Noemie Carcaud (Au Plus Près) et Camille Mutel ( Effraction de l’oubli).

Il interprète un spectacle en partition musique/lumière improvisée The FLMB exp.

Il a été éclairagiste et scénographe sur Tableau d’une Exécution d’Howard Barker et sur La Maladie de la Mort de Marguerite Duras mise en scène par Léa Drouet.

En 2011, Matthieu Ferry est nominé aux Prix de la critique pour son travail sur L’Institut Benjamenta, créé en mars 2011 à la Maison de la Culture de Tournai par la compagnie Ad Hominem.

Comme pour les mots où les silences ont leur importance, chez Matthieu Ferry les noirs sont la respiration de l’éclairage. Pour L’Institut Benjamenta monté par Luçon, il était besoin de glauque, d’atmosphère sombre, de rais lumineux traversant la poussière, d’impression de huis clos. Il fallait au surplus la mise en valeur des visages, ceux sur lesquels l’émotion, la tension se lisent en gros plan. Se succèdent le jaune d’un solaire passé par le filtre d’une lucarne encrassée, le blanc glacial d’une maison livrée à la froideur apparente d’une institution sclérosée. La pénombre reste de mise qui convient aussi à l’intime des confidences. Combinaison d’une lumière verticale et d’une autre latérale, les effets de Ferry aident les voix et les corps. L’espace découpé de la sorte, réhabité par des reflets venus du décor, renforce l’étrangeté du lieu, place le public en position d’enquêteur tenu de chercher des indices, de profiter de la moindre lueur. Ferry, formé à l’École de la rue Blanche à Paris, éclairagiste de Sarraute, Noren, Rilke et quelques autres, a réalisé ici un appoint indispensable pour soutenir la mise en scène de Luçon. Il a travaillé avec Py, Pommerat, Raskine et, chez nous, Léa Drouet (Quelqu’un va venir de Fosse – La maladie de la Mort de Duras).

M.V.