Léa Drouet
Née en 1982, Léa Drouet est comédienne et metteur en scène. Elle a suivi une formation professionnelle d’acteurs dans le cadre du compagnonnage à Lyon avec la Compagnie des Trois-Huit.
Elle a participé à divers projets tels que Dix Phèdre, mise en scène Sylvie Mongin et Guy Naigeon, L’Orestie mise en scène Philippe Vincent, La Parenthèse de Sang de Sony Labou Tansi mise en scène de Jean-Paul Delors, Les Experts pièces sociologie et Fatzer de Brecht mise en scène Adeline Rosenstein, La Mission de Heiner Müller et L enfant Froid mise en scène par Thibaut Wenger à la comédie de l’Est.
Elle a été l'assistante à la mise en scène de Philippe Labaune sur Juke Box et d’Olivier Boudon sur Les Exclus de Jelinek au Théâtre Varia à Bruxelles.
Dans le cadre du « Forum des Compagnons », elle a mis en scène en collaboration avec Philippe Labaune Et jamais nous ne seront séparés de Jon Fosse au NTH8 à Lyon.
En Août 2008, dans le cadre du festival Premiers Actes en Alsace, elle dirige un stage de réalisation et met en scène Tableau d’une exécution d’Howard Barker.
En Août 2009, dans le cadre du Festival Premiers Actes, elle met en scène La Maladie de la Mort de Marguerite Duras qui sera joué en Lorraine à l’Actée Théâtre puis à Bruxelles à Carthago Delenda Est
Elle participe à la programmation et à l’organisation du festival Premiers Actes depuis 2008.
Elle est diplômée de l’INSAS (Bruxelles) en section Réalisation Théâtre (mise en scène de fin d’étude Echo/Narcisse d’après Ovide et Rilke).
''Pendant ma formation à l'INSAS en section mise en scène, nous avons co-organisé avec Thibaut Wenger, Matthieu ferry et d'autres le festival premiers Actes en haute Alsace ou nous investissions des friches industrielles et autres lieux non théâtraux pendant l'été.
C'est dans ce cadre que j'ai pu collaborer avec Matthieu Ferry ( scénographie lumière) et David Stampfli ( musicien) et monté La maladie de la mort de Marguerite Duras.
Nous avons, dès ce moment là, travaillé sur une installation scénographique comme espace de projection et nous nous sommes éloignés d'une situation réaliste de départ.
Le texte était au centre du travail. Nous nous efforcions d'en préserver sa forme et son essence sans en donner d'interprétation. Il fallait avant tout faire entendre le vide qui entoure l'écriture de Duras et ainsi libérer les auditeurs des contraintes d'une vision du texte trop précise et ne pas orienter leurs esprits dans un sens connu .
L’obscurité nous donnait à voir les acteurs plus comme une présence que comme des personnages incarnés. La lumière n'était l’illustration d’aucun espace temporel reconnaissable. Elle travaillait sur la répétition de l'aube en utilisant un système cyclique
Puis, c'est dans le cadre de mon projet de fin d'études à l'INSAS que j ai travaillé avec la même équipe technique sur le mythe d'Echos et Narcisse et sur les tableaux de Paul Delvaux. Notre matière textuelle de départ était Narcisse1, un poème de Rilke en Allemand. Prenant appui sur la figure d'Echo et sur le phénomène de l'écho, nous avons travaillé sur un cœur à huit voix autour du poème. Les sept comédiennes figurant à la fois le phénomène de l'écho et Écho en tant que personnage, interprétaient une partition musicale composée. Elles chantaient certains mots choisis du texte de Rilke, en écho au poème qui était dit dans son intégralité, en respectant des rythmes associés aux mots qu'elles répétaient.
Avec Quelqu'un va venir je tente à nouveaux de faire coexister l'exécution d'un système précis et fixe et la fragilité d'un système interprété en direct.
Cette cohabitation, ce frottement entre deux formes de système fait écho à l'écriture de Jon Fosse qui est capable de faire coexister dans un même moment la mort et la vie.''
Léa Drouet