En juin 2010, Hichem Dahes recevait son diplôme de master en arts plastiques ( avec haute distinction) de l'Ecole supérieure des arts visuels de La Cambre (option photographie). Conclusion provisoire d'un parcours déjà riche en expérience puisque le jeune homme avait été précédemment diplômé de l'Ecole nationale des beaux-arts de Lyon. Après avoir démarré par le graphisme, il étudie la peinture et, arrivé en dernière année des beaux-arts à Lyon, se tourne vers la photographie. Une manière pour lui de concilier sa passion pour le clair-obscur et les techniques contemporaines. Considérant la photographie comme un médium plus adapté à notre époque, plus emblématique de la relation au spectateur contemporain, il poursuit donc son apprentissage à la Cambre. Mais il n'abandonne pas la peinture pour autant. "il y a toujours un lien avec l'histoire de l'art et de la peinture, reconnaît-il. C'est à la limite du maladif chez moi. Je crée toujours un dialogue avec le passé."

Mais au-delà de ce lien, il évoque aussi notre époque et ce regard sur le quotidien qui caractérise une bonne part de la photographie contemporaine. Dans sa série "Quasi ex nihilo" réalisée en 2010, il fait ainsi référence à la peinture ancienne, au clair-obscur, au maniérisme, mais aussi à notre société de consommation. "Une des raisons d'être de la photographie, explique-t-il, c'est de montrer le spectacle du banal, l'invisible dans le visible. Dans la photographie, on aime voir des choses déjà vues. On attend quelque chose qui rappelle une certaine image." Chez lui, on retrouve les codes de la peinture, la technique rappelant le passé avant de découvrir l'incongruité des coiffes portées par ses modèles: saxhet en plastique, papier toilette, gobelet en plastique... Autant d'éléments déplacés apportant une note d'humour et de regard sur le quotidien. "J'essaie toujours de recouper les choses, explique-t-il, de faire se rencontrer le quotidien et le spectacle."

Il y parvient avec brio.