Notes
Didier-Georges Gabily (1955-1996)
Écrivain, metteur en scène français, Didier-Georges Gabily a consacré toute sa vie à l'écriture, au théâtre et aux acteurs. Il a d'abord longtemps écrit en dehors du théâtre : « L'écriture était dominante au départ, elle l'est toujours », disait-il. Issu d'un milieu « très prolétarien », il rencontre le théâtre par hasard. Tout d'abord acteur, puis chanteur à l'essai avant de devenir assistant et enfin metteur en scène. Après plusieurs mises en scènes, il s'adonne à la création de ses propres textes dont Enfonçures au Festival d'Avignon en 1993. Il décède brutalement pendant les répétitions du diptyque qu'il devait créer juste après.
Hölderlin, poète allemand (1770–1843)
De 1807 à 1843, à Tübingen, il est dans la tour du menuisier Zimmer. La nuit, il en monte et descend l'escalier. De la tour, il voit les montagnes, les forêts et le fleuve Neckar, qui coule sans jamais lui dérober ses pensées. Il parle peu et s'il le fait c'est en plusieurs langues.
« L'opération militaire “Tempête du désert” contre l'Irak débute le 17 janvier 1991. C'est mon anniversaire, j'ai 12 ans. Je regarde les images de la première guerre du Golfe à la télévision, je suis captivée. Pas de sang, pas de blessés, pas de morts. Il n'y a que des bombes qui explosent sur des cibles stratégiques telles que routes, ponts, barrage, centrales électriques…
Une « guerre propre » donc, ou qui en donne l'illusion. Une guerre nocturne où les frappes aériennes sont nombreuses et hypnotisent par leur répétition. Le ciel est saturé d'explosions. Je regarde la guerre en train de se faire, fascinée par le rythme des bombes qui tombent au sol. C'est l'une des premières fois, où l'on peut suivre la guerre en direct à la télévision.
En 2014, je me demande où se situe la vérité de ces images. Pas de sang, pas de blessés, pas de morts : difficile de concevoir que la réalité de la guerre fût cela. »