L'indigène

de Franz Xaver Kroetz

Nathalie Mauger

Du 25 octobre au 29 octobre 2011 à 20h30 - studio Création mondiale en français

nathalie.jpg: 717x1024, 483k (22/08/2011)
Composition pour HLM et pain d'épices
© Hichem Dahes

L'indigène - Galerie photo

Nathalie Mauger est loin d'en être à sa première tentative, tentation théâtrale. Elle crée, elle enseigne. Un parcours dense et mouvementé.

Du premier contact, nous retenons une attitude, une solidité de l'âme. Une voix posée, un calme apparent, une pudique réserve et un regard franc.
Il est certain qu'elle est arrivée les bras chargés d'une matière peu commune, pièce kroetzienne à développer. Ce projet, elle le porte depuis plusieurs années et, comme une obsession, il n'a de cesse de s'imposer à elle. D'où urgence, d'où évidence, d'où le désir pour nous d'ouvrir la porte à cette artiste qui ne manque pas de ressource interne.

Il serait déplacé de vouloir résumer la pièce de Kroetz. L'indigène renferme une mémoire et une quête identitaire profonde.

Pièce pour grand théâtre guignol, elle est peuplée d'une faune absolument jouissive: Kurt, vieux pantin retors, avec un cancer du larynx; Toni, jeune pantin maigre, atteint du Sida; Hugo, pauvre pantin stupide, avec un cancer de l'intestin; Irmi, saine Margoton, l'indigène, et d'autres. D'une truculente énergie, les personnages nous emportent dans un tourbillon de pestilence, de sensations organiques, de grotesques situations. Lancinante litanie de la plainte et de la maladie à son paroxysme le plus festif et drolatique.

Révélé par les pépites du Théâtre de L'Ancre en 2009, ce petit castelet de marionnettes trop humaines deviendra le château de pantins désarticulés.

J'ai envie de retrouver la force des termes qu'emploie Kroetz à propos du théâtre de marionnette: cru et éclatant, coloré et rapide, court et bon.
Je voudrais que le spectateur soit convié au plaisir d'une innocence retrouvée, d'un autre âge, celui de l'enfance et de la foi, de la transcendance. Quel théâtre demande plus une adhésion de son public que le théâtre de marionnette? Une croyance dans l'histoire en train de se faire sous ses yeux. Et donc aussi la foi dans un monde et son Grand Créateur.
Mais dans toute cette harmonie il y a une faille. Et l'histoire portée par ces «ficelles» du théâtre de marionnette n'est absolument pas une histoire pour enfant.
Où mène la confrontation de cette beauté, de cette naïveté, de cette foi, convoquées par la pièce avec le désespoir de la fable?
Auteur
Franz Xaver Kroetz
Traducteur
Claude Yersin
Mise en scène
Nathalie Mauger
Assistante à la mise en scène et déléguée de production
Françoise Fiocchi
Conseillère artistique
Hélène Marini
Scénographie
Johan Daenen assisté de Johanna Daenen
Composition musicale et réalisation sonore
Jean-Pierre Urbano
Régisseur son
Benjamin Dandoy
Direction technique
Fred Op de Beeck
Régisseur
Stefano Serra
Création lumières
Xavier Lauwers
Création maquillages
Dominique Brévers
Coupe costumes
Christine Pickeray
Construction décor
Joachim Hesse et Joris Van den Houte
Stagiaire
Thomas Delphin Poulat
Interprètes
Luc Brumagne, Jérôme de Falloise, Mathilde Lefèvre, Sarah Lefèvre, Jean-Baptiste Szezot
Interprètes voix off
Alexandre Trocki, Saskia Brichart, Michèle Vegairginski, Françoise Fiocchi

Une coproduction de la Cie L.E.F.T, du Théâtre de L’Ancre, du Groupov et de la Balsamine. Avec le soutien de la Province de Liège, du Service général des arts de la Scène de la Communauté française, du Ministère de la Région Wallonne, de Théâtre & Publics, du Théâtre de la Place et de l’ESACT. Les éditions de L’Arche sont l’agent théâtral du texte représenté.


Matières à rencontres

L'indigène

Un texte de Franz-Xaver Kroetz dans une mise en scène de Nathalie Mauger.

Du 25 au 29 octobre 2011.

Animation théorique 
Présentation de Kroetz, comment le situer dans l’histoire théâtrale allemande et du courant se faisant appeler le Volssück. Voyage dans son œuvre à travers les différentes périodes de son écriture. Explication du parti dramaturgique de Nathalie Mauger et de son théâtre « castelet ».
Animation pratique 
Débat autour du titre : « pourquoi l’indigène ? ».
Ou travail avec un comédien sur l’une des scènes : comment dire ce texte, quelle rythmique et énergie convoquer ?