Hichem Dahes, photographe associé

hichem.jpg: 1500x2000, 457k (16/08/2011)
Autoportrait de Hichem Dahes
West-side #1

Exposition des photos "visuels des créations de la saison 12-13" réalisées par Hichem Dahes pendant le Bootstrap I (les 20 et 21 septembre) Vernissage le 20 septembre 2012 à 19h

“La fiction peut convaincre ; elle peut rencontrer une forme de vérité. Il y a des mensonges qui sont des paradis perdus. J’essaie de les penser, de les mettre en scène, créer un espace de représentation qui permette des constructions de ces réalités perdues ou retrouvées.”
HICHEM DAHES / Lume & Lustro


L’illumination au sens de la révélation, c’est un peu le cheminement qui nous conduit à Hichem. Saturés par le déversement d’images que propose notre société, nous désirons revenir à une épure visuelle, à un lien esthétique entre les différents supports en présence. Comme nous plaçons « l’être et son devenir » au centre de nos préoccupations, l’idée du portrait est très vite devenue évidente. Et là, nous tombons sur le travail d’Hichem qui pose, au centre de sa recherche, la question du faux. Hichem Dahes travaille sur l’hybridité. Il applique, comme il le dit si bien, aux objets réels un mouvement imprévu. Guidé par une intuition sensible, il se plaît à recycler, à collectionner des résidus d’ouvrages humains et provoque une tension entre différentes temporalités : la modernité et la période pré-renaissance. Ses références sont celles de la peinture de l’époque : Jan Van Eyck, Hans Memling, Petrus Christus, … Dans le regard du portrait, il y a toujours quelque chose de contemporain. Ainsi, les yeux de l’artiste qui vous regarde, cet échange, cette communication abolit les références historiques. Les portraits sont de notre temps, ils condensent le temps dans une immédiateté, dans un moment arraché à l’instant. La rencontre de deux univers, de l’artiste photographe et de l’artiste théâtral, nous séduit assez. Car l’interaction entre le portraitiste et le portraituré est à son apogée. Tout devient influence dans le cadre esthétique du photographe. Une posture, un objet. Le photographe fusionne avec son modèle et l’entité devient double. Dans ce couple improbable, réuni le temps d’un cliché, il y a la rencontre de deux désirs et rien au départ ne prouve qu’il y aura coïncidence entre les deux. Mais c’est là le challenge de tout processus artistique.


"Il est bien sûr question de mémoire, d’exclamation de la mémoire, pas d’un souvenir précis, mais d’un affrontement mémoriel qui découle d’un métissage. Il y a un dialogue entre l’écriture de soi et l’image de l’autre, entre la conscience de soi et l’absence de l’autre, entre la croyance de soi et l’affirmation des autres. Je ne veux pas être seul dans l’image, au contraire, je m’y efface. »
Hichem Dahes